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10 février 2008

Quels charognards?

Les médias, semblerait-il, sont en train de se retourner contre leur idole. J'allais dire : leur maître. Il serait peut-être plus exact de dire "le représentant de leur maître". Rama Yade prend sa défénse avec des mots très forts à l'égard de nos journaleux mal-aimés:

Rama Yade a eu des mots très durs contre les journalistes qui s'acharneraient contre son Président Sarkozy: "On a l'impression de voir des charognards qui ont humé l'odeur de leur proie et qui fondent sur lui" (Sarkofrance).

Et Sarkozy accuse le NouvelObs de "faux, usage de faux et recel" (voir le billet de Julien Tolédano) dans un geste anti-média très fort. Libé parle d'"un homme fragilisé".

J'ai cependant l'impression que Rama Yade aurait dû attendre avant de sortir des mots aussi forts que "charognards". Car à mon avis (mais on verra bien) le pire, pour Sarkozy, est encore de venir. Avant hier j'ai parlé un peu des remarques de J-P Raffarin qui se permettait des critiques larvées qui auraient été proprement inadmissibles quelques semaines plus tôt. C'est un signe : le pire, pour Sarkozy, est encore à venir, et ça va venir de la droite.

C'est un billet qui reste encore à faire, mais depuis longtemps j'ai le soupçon que la célèbre politique de l'ouverture a bénéficié d'un crédit qui dépasse largement la réalité. C'est l'équivalent UMP des subprimes. Sarkozy avait fâché une bonne partie de sa base en nommant des ministres de gauche, mais il leur promettait des lendemains électoraux radieux. Déjà pour les législatives, la machine n'a pas vraiment fonctionné ; si la "branlée" prévue pour la droite aux municipales se réalise, Sarkozy sera à nouveau en slip devant l'UMP. A ce moment-là, on verra l'arrivée de "charognards" d'une nouvelle espèce. C'est déjà parti à Neuilly, avec Jean "Scooter" Sarkozy qui se retourne contre le porte-parole de son papa (merci Juan).

Voici ce qu'écrivait Nicolas Beytout le 20 juillet, dans une tribune triomphale dans Libé où il explique que "s'il était de gauche", il serait très heureux avec Sarkozy :

D'ailleurs, étant de gauche et donc lucide, je conviendrais que si nous nous sommes fait kidnapper quelques beaux symboles, nous sommes parvenus en retour à arracher son sobriquet à la droite pour devenir la gauche «la plus bête du monde». Si maintenant j'étais de gauche et combattant, j'essaierais de voir comment nous pourrions désormais subtiliser à nos adversaires quelques uns de leurs thèmes favoris, exactement comme ils nous ont piqué certaines de nos plus belles valeurs, à commencer par la défense du pouvoir d'achat.

Cela fait sourire aujourd'hui, n'est-ce pas? La défense du pouvoir d'achat... tiens. Ma prévision aujourd'hui : la droite va redevenir cette droite bête qu'elle n'a jamais vraiment cesser d'être, une droite divisée où les coups fourrés et tordus pleuvront. Les divisions du PS, à côté, auront l'air calmes et sages.

2 commentaires:

  1. J'ai pris charognards aussi comme mot du jour mais tu analyses le fond et moi, juste la forme !

    Temps que le chef tenait, tout pouvait continuer mais dès qu'il faiblit, l'ensemble des longs couteaux frustrés ressort de l'ombre !
    Tiens revoilà Jean-François Coppé à l'horizon ! :-)))

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  2. Mais la forme dit autant que le fond, dans ce cas!

    Eh oui, JF Copé nous manquait pour foutre la merde là-dedans. C'est l'un de mes préférés, avec Devedjian.

    J'ai presque l'impression que ce n'est plus la peine de démystifier le sarkozysme. C'est en train de s'éffondrer tout seul.

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