"Locale!" dit la droite. "Nationale!" dit la gauche. Il est de bonne guerre, je suppose, d'essayer de minimiser la claque électorale en insistant sur sa dimension locale.
Il faudrait quand même prendre les gens pour des imbéciles - mais ce ne serait pas la première fois - que de prétendre que le resultat d'hier soir est simplement dû au hasard : simultanément, dans un très grand nombre de communes, les électeurs auraient tous décidé que leur équipe, ou le programme de telle liste de gauche étaient mieux pour leur ville. Le fait que ça se passe partout pareil, c'est le hasard. Mais quand il s'agit de prendre les gens pour des imbéciles, François Fillon est très fort :
"Chaque commune, chaque canton présente des spécificités. Il est donc malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales. Le vote des Français ne doit pas être instrumentalisé par des considérations partisanes. Il ne faut pas tout mélanger"
Bizarre que toutes ces spécificités se soient alignées à gauche cette fois, non? C'est peut-être l'effet de la lune, qui sera pleine le 21 mars, jour de l'équinoxe. La claque de la droite n'était donc pas tout à fait dû au hasard alors.
Bizarre aussi qu'individuellement, les candidats battus expliquent leurs défaites par "le contexte".
Françoise de Panafieu a relativisé sa défaite au second tour des municipales de Paris en expliquant que «malgré le contexte difficile», la droite «maintenait ses positions». Et de conclure : «Paris résiste!»
Même Jean-Marie Bockel, qui n'a même pas perdu, voit l'ombre du contexte
a estimé que des «éléments de politique nationale» avaient pesé sur les élections municipales. «Tout le monde a pu observer que nous étions dans un contexte particulier» qui a «impacté le débat, y compris localement», a-t-il commenté.
Et Nadine Morano ose même parler de "vote sanction" pour expliquer sa troisième place.
«Vote sanction». L'expression est de Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, arrivée troisième à Toul avec 26.26%. «Je paye une petite part du vote sanction au niveau national» explique-t-elle sur France Info. (Source des trois citations)
Pour les locaux, c'est un problème national. Et inversement. Le caractère national ou local du scrutin dépend largement de l'endroit où l'on se place, surtout si on se place à droite.
L'explication de Fillon, sans doute préparée à la hâte a le gros défaut de décrédibiliser l'ensemble des candidats UMP. Comme tu le dis (euh et moi aussi !), c'est à croire que localement, tous les candidats UMP étaient des nullos !
RépondreSupprimerSympa le chef dis donc !
Ca a du faire plaisir à tous les perdants d'apprendre ainsi qu'ils n'avaient perdu qu'à cause d'eux-mêmes !!!
:-)
Je croyais que la responsabilité individuelle était l'une des valeurs clés de la droite. Apparamment, la valeur "c'est la faute de l'autre" est supérieure.
RépondreSupprimer