Depuis quelques temps, et à travers une bonne dizaine de billets différents, à partir des Gauchitudes à peu près, j'essaie de développer cette idée qu'il est dangereux, inutile, néfaste, ou tout ce que vous voulez, pour la gauche socialo-traître de s'enfermer dans une quête de solutions impossibles mais qui compensent nos frustrations avec un monde qui visiblement n'était pas dessiné par Marx, Jaurès ou le Ché. Avant hier j'ai pris le risque de dire que l'Europe sociale ne se fera pas et que l'évoquer revenait à botter en touche. Pourtant, je ne voudrais pas passer pour plus socialo-traître que je ne suis. Car j'ai horreur de cette ligne d'une "gauche presque à droite", dont Manuel Valls est la meilleure caricature, mais qui s'infiltre chez bon nombre de nos "responsables" PS, comme lorsque Bertrand Delanoë se déclare "libéral", ou comme tous ces gestes destinés à débarasser la gauche de ce fameux "sur-moi marxiste" qui existe beaucoup moins qu'on ne le prétend, surtout aujourd'hui, quand on voit que tous les candidats sérieux à une prise du PS par la force sont plutôt du côté soc-dem. Je me trouve ainsi dans une sorte de "ni-ni" : refus de la compromission avec le discours dominant, refus des fausses solutions (genre Europe sociale) qui plaisent dans la "culture de gauche" et qui peuvent permettre de marquer des points à l'occasion des luttes internes, mais qui deviennent ensuite autant d'obstacles, obstacles à la conquète d'un électorat qui dépasse cette même "culture de gauche", et obstacles à l'action si jamais la gauche devait se retrouver au volant.
L'efficacité politique et sociale doit être, me semble-t-il, l'une des valeurs phares de l'action politique de gauche. Et la première chose à faire, si on veut être efficace, c'est de partir d'une analyse lucide de la situation actuelle et des possibilités d'action. Non que je dispose d'une telle analyse : je me permets d'aboyer vainement sur les touches pour empêcher qu'on y botte (pour ainsi dire). C'est l'intérêt de bloguer : on raconte ce qu'on veut sans avoir à prétendre posséder toutes les clés.
J'allais enfin sortir mon magnifique exemple où je tape sur tout le monde (promesse faite lors de mon billet précédent), mais je crois que je vais devoir moi aussi botter en touche jusqu'au billet suivant.
Je viens de finir le livre de Royal et Touraine sur une plage, je n'en reviens pas moi même d'avoir pu le lire entouré de belles filles en maillot.
RépondreSupprimerCe qui est formidable dans ce bouquin c'est que Touraine par son expertise oblige "la" politique à vraiment argumenter pour accrocher son lecteur à ses thèses.
Ce livre ne te donne vraiment pas envie de botter en touche, bien au contraire!
Je pense qu'il y a erreur sur toute la ligne : on élit un type non pas pour assurer le bien être de la population mais pour apporter de la réussite dans les tiroirs caisses des commerçants.
RépondreSupprimerSi on part de là, on comprend mieux ce qui nous fache dans la politique actuelle sur la planète !
:-)