Essayons donc de comprendre ce que doit être la Nouvelle Identité Nationale, dès lors que l'aurait trouvée. Dans ce but, des équipes d'élite, des spéléologues pur souche, sont partis vers le Massif Central, mais nous n'avons pas, pour l'instant, de leurs nouvelles. Cela ne devrait tarder et nous vous tiendrons au courant de tous les dévéloppements en temps réel.
En attendant les enseignements de cette mission, qui n'est pas, nous tenons à le signaler, sans risque, il peut être utile de revenir sur quelques nouvelles intuitions toutes fraîches.
Depuis quelques jours, je suis resté sur l'idée que cette grande « réflexion » ne pouvait aboutir qu'à l'instauration d'une bidouille, un truc en plastique qui ne pourrait être utile qu'à une seule personne, ou du moins une seule force politique qui a choisi de « vaincre » le Front National en le remplaçant. (Diabolisons Le Pen, mais pas ses idées, en somme.) Cet état de la réflexion laissait en suspens la nature précise de l'IdentNat que nous sommes appelés à construire. (Sauf que, le temps de la réflexion à peine commencé, Sarkozy a déjà dévoilé, dans le Drôme, toutes les bonnes réponses de l'interro : on est super top français quand on lit la Princesse de Clèves...)
La question n'est pas simple : Sarkozy veut dire, en somme, que les Nations n'existent plus, et que par conséquent l'Esprit National a diminué, nous laissant aller à notre haine de soi, et à notre crise d'identité. Je me lève le matin et je dois relire tout mon passeport pour me souvenir de ma nationalité. Et puis toute la journée je me déteste. Il faut donc inventer le Nationalisme sans Nation. Et bien sûr cela n'existe que dans le football, et un peu dans le rugby. Et encore, les vrais supporters ont tendance à être bien plus fidèles à un club, qui mélange joueurs de plusieurs pays le plus souvent, qu'à une équipe nationale. Enfin, dans mon expérience. Mais le foot fournit l'exemple, ce n'est pas le hasard si tout le monde le cite. Si on peut être supporter du « maillot » d'un club, on peut tout aussi bien l'être pour le « maillot » de son pays, du moins le temps d'un match.
Mais pour le Sentiment National de la Nation qui n'est plus une Nation, par quoi va-t-on remplacer le maillot ? Par un truc un plastique, je disais. Ensuite, j'ai trouvé : c'est le sentiment « tribal ». Une sorte d'appartenance générale qui divise le monde entre eux et nous. Cela suffit, cette distinction. Eux, là bas. Nous, ici. (Et dans les DOM-TOM, mais bon.)
Et soudain tout devient très clair. Je comprends pourquoi il fallait depuis le début que ce soit le même ministère qui s'occupe de l'Identité Nationale et des Expulsions et Rafles. Car l'identité nationale, ce n'est pas dans Racine, c'est dans « eux/nous ». Voici donc, pourquoi il faut rejeter le débat sur l'Identité Nationale, car tout ce qui sera dit à ce sujet ne servira qu'à donner crédit à l'enforcement, par la police, de la distinction eux/nous. Je n'ai pas envie d'en porter la responsabilité.
Nous avons perdu le contact avec les équipes de spéléologues. Une équipe encore plus d'élite est actuellement sur zone pour tenter de les retrouver.
La question même de l'identité nationale me semble vérolée parce que je sais QUI lance le débat. Ainsi, je peux discuter immigration avec mon beau frère qui bosse dans le social mais pas avec ma sœur qui vote FN. Quand elle lance "et les immigrés, au fait ?", je sais déjà où elle veut en venir !
RépondreSupprimer:-))
[Mon identité à moi, c'est bâtard avant tout ! :-)) ].
Autrement dit, "l'identité nationale" est presque toujours instrumentalisée dans un sens ou dans l'autre. Hyper-politique, et censée ne pas l'être. L'ensemble du problème est une distorsion du débat qu'on fait semblant de mettre en place.
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