Pas le temps de faire un vrai billet aujourd'hui, mais le Président de la R. a fait un descours hier qui donne envie de réagir à chaud, ou à tiède tout au moins.
Je prends un morceau avant de continuer (page 2 du pdf officiel, sur le site de l'Elysée) :
Je veux le dire parce que je le pense, à force de vouloir effacer les Nations par peur du nationalisme on a ressuscité les crispations identitaires.
Il le dit parce qu'il le pense. Ah. Puissant, ça.
Effacer les Nations par peur du nationalisme ? Pas parce que l'économie est devenue mondiale, pas par peur de retomber dans des guerres entre pays « civilisés » ?
C’est dans la crise de l’identité nationale que renaît le nationalisme qui remplace l’amour de la patrie par la haine des autres.
Voilà la clé du système : l'identité nationale contre le nationalisme. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
A force d’abandon nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions.
« Nous » ne savons plus qui « nous » sommes parce que « nous » n'avons plus la Nation pour « nous » le dire. Admettons, par esprit de bienveillance envers celui qui a tant donné pour son Pays. Il faudra donc trouver ailleurs cette fameuse identité. Comme je disais l'autre jour, une bidouille qui remplace.
Mais a-t-on vraiment besoin de MM. Sarkozy, Besson, Hortefeux et Raoult de nous dire qui nous sommes ?
A force de cultiver la haine de soi nous avons fermé les portes de l’avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays.
L'identité Nationaliste (pardon, nationale) serait surtout un bouclier anti-« détestation de soi », autrement dit : la France a toujours était grande, y compris quand elle a fait des saloperies colonialistes. Interdit de critique, de la même manière que le député UMP Éric Raoult voudrait obliger Marie NDiaye à se taire, puisqu'elle a reçu un prix.
La finalité de la bidouille nationalistique sera donc l'amour des siens ? Je dirais plutôt, et en cela je crois avoir bien compris le message d'Éric Raoult, qui s'inquiétait qu'on puisse dire « monstrueux » et « Sarkozy » ou « Hortefeux » dans la même phrase, qui nous donnait un exemple très réfléchi du futur règne de l'IdentNat, je dirais plutôt : l'amour de soi, ou même, venant de Sarkozy, l'amour de Moi. Nous oublierons notre haine de nous-mêmes et de notre passé et notre manque d'identité dans l'amour infini que nous devons à notre Petit Prince.
Toujours cette manipulation des mots qui fait prétendre le contraire de l'inverse, c'est énervement.
RépondreSupprimerNos sommes devenus pauvres parce que nous avons perdu notre pauvreté !
:-))
C'est magnifique ça! Tu pourrais remplacer Guaino!
RépondreSupprimer"Pas le temps de faire un vrai billet aujourd'hui".
RépondreSupprimerD'un autre côté, on a du mal à reprendre l'habitude de te lire !
Nicolas,
RépondreSupprimerça viendra avec le temps. Ou pas. C'est la liberté vertigineuse du blogage...