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14 mai 2012

Il faut être meilleurs

 

C'est mon slogan imaginaire pour les législatives : "il faut être meilleur". J'avais commencé une série de billets sur ce qui serait ma campagne présidentielle idéale. Le slogan était "Les énergies de la France". Il y avait quatre billets en tout (j'ai dû passer à autre chose), dont deux consacrés au fret férroviaire.

Je ne promets de faire une série de billets cette fois. C'est hollandais : je ne m'engage pas si je ne suis pas sûr respecter mon engager. Sous Sarkozy on était libres de s'engager à tout va, cela n'avait aucune espèce gravité.

 

Qu'est-ce que cela veut dire, "il faut être meilleur", donc ?

C'est la réponse à la peur d'être noyés industriellement par la Chine d'aujourd'hui et les Chine demain. Voici l'idée : depuis plusiers siècles siècles, les pays qu'on appellait encore récemment les "pays industrialisés" (Premier Monde) avaient plusieurs avantages essentiels sur "les pays en développement" (Tiers Monde) : technologique, financier, militaire. Le mot "industriel" servait à résumer tout cela. Or, La Crise est le dernier avertissement en date que cet avantage n'est plus ce qu'il était. La Chine, par exemple, est largement plus industrialisée que "les pays industrialisés" du XXe siècle. Financièrement elle est plus forte que nos vieilles démocraties endettées. Militairement, ça va assez bien aussi.

Que ce ne soient pas toujours les mêmes qui dominent la planète n'est pas forcément une mauvaise chose, vu de loin. Vu près, il est évident que nous devons prendre des mesures pour maintenir notre compétitivité (voilà : j'ai dit le mot !), maintenant que nous ne pouvons plus se contenter des vieilles hégémonies.

La droite voudrait gagner cette course par la seule baisse des charges salariales et des impôts. Ainsi elle accepte l'analyse d'un déclin inévitable et souhaite simplement nous rapprocher, toutes proportions gardées, au modèle chinois.

 

L'idée, donc, derrière "il faut être meilleurs", c'est que la "résistance" industrielle, économique et sociétale doit passer par une amélioriation de ces capacités pour lesquelles la France, comme d'autres pays semblables, garde encore des avantages. L'éducation et la recherche, tout d'abord, doivent être boostées, propulsées comme si notre vie économique en dépendait, car en effet elle en dépend.

La protection sociale devrait devenir un facteur qui encourage l'innovation et la prise de risque : économiquement on peut risquer plus si on sait qu'on ne sera pas condamné à la misère et à la maladie en cas d'échec. La protection sociale devrait être valorisée en tant que moyen de rebondir et moteur de dynamicité.

L'infrastructure doit être renouvelée, réinventée. Le férroviaire et le féroutage par exemple. Des plateformes d'innovation numérique, si jamais on arrive à décider ce qui en constituerait une.

La culture reste un domaine (oui : domaine industriel) où la France a un avantage considérable. Elle doit être stimulée.

Tout cela n'est pas chiffré, ni détaillé, bien sûr. À ce stade, c'est plus un message qu'un programme. Le message est celui-ci : la relance doit nous rendre meilleurs. Il ne s'agit pas de simplement injecter des liquidités dans l'économie ; chaque centime doit nous rendre meilleurs.

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