Réponse rapide : on ne sait pas, personne n'a jamais essayé.
Pourtant, c'est une inquiétude réelle, dans la classe politique : François Patriat, sénateur (Côte-d'Or) et Président de Conseil Régional de Bourgogne, voit un danger :
"La droite souhaite reconquérir le pouvoir grâce aux municipales. Alors, ce n'est pas le moment de retirer tous nos élus compétents. Ca serait se tirer une balle dans le pied!"
Finalement, c'est pratique : quand un homme politique est dans l'opposition, il est contre le cumul, ou du moins il ne dit rien ; quand son parti est au pouvoir, son sens du devoir le pousse à changer d'avis, pour protéger sa majorité. Je caricature un peu, car les sénateurs PS n'ont jamais été de féroces critiques du cumul.
Nous ne sommes plus sur le plan des grands principes démocratiques, comme avec Gérard Collomb (sénateur, maire, président de communauté urbaine), hier, mais plutôt dans les tranchées et l'esprit collectif.
Ce qui est en cause au PS, ce n'est pas seulement le non cumul des mandats en général, mais l'idée, normalement déjà acquise et même votée par 70 % militants du PS, que les élus du parti renonceraient au cumul d'eux-mêmes. Aubry a déjà accordé un délai supplémentaire d'un an aux sénateurs pour qu'ils puissent arracher le Sénat à la droite.
Le désarmement unilatéral, en termes de cumul, pourrait être dangereux pour les élections. C'est bien d'être idéaliste, mais il ne faut pas être naïf. C'est comme pour le présidentialisme : vous avez beau être contre, si vous n'acceptez pas les règles du jeu, vous serez pour toujours dans l'opposition. D'où la nécessité d'une loi, d'une bonne loi, au plus vite, avant les prochaines élections municipales en 2014.
La droite n'aura pour avantage que le fait que depuis juin, ils occupent moins de places à l'Assemblée Nationale, et donc disposent de pas mal ex-députés qui se jeteront le premier mandat local venu. Mais cet avantage sera toujours celui du parti faible du moment. S'il faut attendre d'être dans l'opposition pour être contre le cumul…
Plutôt que de chipoter sur cumul, en espérant "quelque chose de plus large", les députés cumulards du PS feraient mieux de considérer que la fin du cumul est pour bientôt, et donc de se préparer au nouveau paysage. Ceux qui s'accrochent à leurs fauteuils jusqu'au bout sont ceux qui vont souffrir le plus, et qui vont causer le plus de dommages à leur camp.
tout le monde serait à l'identique: tu as bien vu que l'UMP a refusé la parité sous peine de perdre, ce qui s'est d'ailleurs passé...
RépondreSupprimerD'ailleurs, s'ils avaient respecté la parité, ils seraient mieux placés aujourd'hui pour le non-cumul. Je n'avais pas pensé à cela.
RépondreSupprimerCe que je voulais dire, c'est que le parti au pouvoir à plus d'élus à l'Assemblée, donc moins d'élus "chevronnés" pour occuper les postes locaux. Ca n'a rien à voir avec droite ou gauche, mais juste l'arithmétique des élections. En revanche, le fait que le PS ait fait plus d'efforts sur la parité devrait être un avantage.
Mais tu as raison : tous ces calculs pour maintenir ses multi-mandats, ça ne va rien donner du tout.