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13 juin 2012

Du ségolénisme

 

Ceci est un billet que je projetais d'écrire depuis longtemps, mais le moment ne se présentait. Il faudrait de meilleurs exemples et citations, mais si je me mets de telles exigences, le billet ne sera jamais écrit. Ce sera un peu impressioniste. Tant pis. Voilà, je me lance.

Au lendemain de sa défaite en 2007, et avant aussi, il y avait des cris pour dire que Ségolène Royal était à droite, pas vraiment à gauche. On pensait au drapeau, à l'encadrement militaire des jeunes délinquants. (La gauche n'était prête pour "l'ordre juste" qui a finalement réussi pour François Hollande.) À d'autres moments, on l'entendait dénoncer les dérives de la finance, la vie chère, telle une vraie camarade gauchiste. Elle est reconnue comme l'un des seuls responsables socialistes à être acclamée dans les quartiers populaires.

Royal pouvait paraître flottante dans ses prises de position qui ne cadraient pas avec les marques habituelles d'un emplacement dans l'offre des idées politiques. À y réfléchir, on peut comprendre cependant le ségolénisme en trois points.

 
  1. L'État-famille. En 2007, l'une des propositions de la candidate qui m'avait surpris était l'idée de rendre l'école obligatoire plus tôt, dès trois ans il me semble. "L'ordre juste" procède de ce même sentiment, ainsi les drapeaux et le reste du chévenementisme (ce que j'aime le moins dans le ségolénisme). L'État comble les défaillances de la famille ; il joue un rôle éducatif fort et est dépositaire des valeurs sur un mode quasi paternel, ou maternel. La République est à la fois une exigence et une fierté et garant ultime de la cohésion sociale. C'est aussi le socle d'une justice beaucoup plus dure que ce qu'on admettait alors. La diversité est accueillie à l'intérieur de valeurs fortes, qui sont celles de la République et non celles d'une France mythologique.
  2. Décentralisation-girondisme-démocratie Le rôle fort de l'État ne se traduit pas directement sur le plan économique. Le modèle économique, ainsi que politique, est décentralisé et focalisé sur les PME et la possibilité de l'action individuelle. La démocratie participative participe de cette fragmentation du pouvoir de l'État. Les PME sont le visage économique de cette fragmentation : plutôt que la vaste société mondialisée, l'État cherche à stimuler la petite structure dont les bénéfices passent plus directement dans l'économie locale.
  3. Protection contre la finance En contrepartie des encouragements donnés à l'entreprise, et en reflet sans doute de la dimension protectrice de l'"État-famille", le ségolénisme exige également beaucoup des entreprises. On coupe, par exemple, les aides aux entreprises qui délocalisent. Plus généralement, l'État continue de jouer de protection ultime contre les abus du capitalisme. L'accent mis sur les PME vise à sevrer l'économie de sa dépendance sur le flux de capitaux internationaux.
 

Avec un regard superficiel, c'est destabilisant : l'autorité et les PME étaient normalement le territoire de la droite, par exemple. Comment une socialiste peut-elle s'en réclamer ? Sans approfondir l'ensemble, cela paraît décousu et contradictoire, alors que c'est, il me semble, une pensée politique très cohérente. Mais finalement difficile à communiquer.

3 commentaires:

  1. C'est une question d'honneur!
    A Mme ROYAL:
    C'est votre honneur de vous battre pour ce qui est juste, contre l'infamie de la trahison, des coups, contre les aigris et des personnes sans honneur!
    Oui, affrontez avec dignité le verdict des électeurs et s'ils veulent de vous, vous serez digne dans la victoire et, s'ils choisissent de ne pas vous faire confiance, restez digne car avec vous le combat continue!
    Vous serez encore plus libre de vos paroles et de vos actes, vous leur devez rien!
    Vous leur avez tout donné avec conviction et dignité durant la campagne présidentielle Il vous doit son élection, ils vous doivent cette victoire.

    C'est une question d'honneur pour le Président de vous défendre comme vous avez su le faire pendant la présidentielle, la probité et l'honnêteté sont des moteurs puissants de la loyauté en politique!

    C'est une question d'honneur pour le parti socialiste qui peut remercier Mme ROYAL d'avoir secoué les puces de la torpeur ringarde dans laquelle ils étaient enferrés depuis si longtemps et grâce à votre énergie, HOLLANDE a fait la différence face à SARKOZY!

    C'est une question de déshonneur, pour les RAFFARIN et BUSSEREAU, d'avoir été si platement battus par cette dame insignifiante (selon eux!) qu'ils en sont encore marqués de ce déshonneur qui sied si bien aux arrogants machistes et si peu démocrates en somme car ils n'acceptent pas le verdict des urnes et se comportent comme des sales gosses à qui on a enlevé un jouet! ILS SONT PATHETIQUES!

    C'est une question de déshonneur pour FORLANI, qui après avoir été très (très, très,...) proche du couple HOLLANDE/Trierweiler, ne conçoit pas qu'il ne soit pas récompensé d'avoir été un protecteur dans des temps reculés et d'avoir fait la nique à Mme ROYAL!
    C'est un déshonneur d'avoir choisi Mme ROYAL à sa place!
    C'est un déshonneur de devoir son éventuelle élection uniquement contre seulement contre une personne, avec haine et fureur, avec les voix de ceux là même qu'il prétend combattre au nom de l'humanisme, pour le peuple de gauche.
    A la lecture et à l'analyse des résultats du premier tour, il est clair que les voix portées sur FORLANI sont essentiellement des voix de droite et les voix de Mme ROYAL sont que des voix de gauche! Cherchez l'erreur!!!

    C'est un déshonneur, le comportement de JOSPIN et de sa Walkirie philosophe, de FOUNTAINE et GLAVANY,( ce petit roquet insupportable), de vouloir abattre à tout prix Mme ROYAL!
    Est ce elle qui l'a fait perdre en 2002?
    NON, 3 fois NON!!! C'est son manque de charisme, son arrogance et son incapacité à rassembler, à donner envie qui l'a fait perdre une élection imperdable plus que celle de 2007, d'ailleurs!!!
    C'est un déshonneur d'être si amer, si intrigant, si petit, si peu courageux et de se cacher derrière un autre pour de basses oeuvres!

    Ce serait un honneur Mesdames TAUBIRA, BELKACEM, BATHO, PHILLIPETTI, BERTINOTTI, DELAUNAY de venir à LA ROCHELLE toutes ensembles pour dire aux rochelais combien qu'ils seraient bien défendus par cette dame pugnace, honnête et travailleuse, engagée!
    CE SERAIT UN HONNEUR pour le peuple de gauche!!

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  2. Bien vu, les trois points mais est-ce-qu'il n'yen a pas un quatrieme avec "l'excellence environnementale" comme moteur de croissance et d'innovation?

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  3. J'aurais dû insister là-dessus. Je pense qu'on pourrait inclure "l'économie verte" dans la rubrique qui met l'accent sur l'action locale. Du coup cette rubrique commence à être chargée...

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