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13 février 2012

Cherche recherche désespérément

Est-ce juste le contrefeu habituel, ou bien François Hollande a-t-il réussi à trouver un nouveau point sensible dans l'égo sarkozyzte ?

Fillon aujourd'hui dans Le Monde :

Nous avons jeté les bases d'une modernisation en profondeur de la société française, sur la recherche, l'innovation. Les propositions de François Hollande samedi sur ces sujets étaient touchantes : la plupart ont déjà été mises en œuvre par le gouvernement…

Wauquiez l'autre jour :

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Laurent Wauquiez a dénoncé samedi "l'hypocrisie" de François Hollande qui "se pose en champion des universités et de la recherche sans jamais exposer les mesures qu'il entend mettre en oeuvre".

"François Hollande se contente de valider des réformes que les socialistes n'ont jamais eu le courage de mettre en place et se contente de promettre l'augmentation sans limite des emplois publics", ajoute le ministre dans un communiqué.

"La rupture dans notre politique d'enseignement supérieur et de recherche, c'est Nicolas Sarkozy qui l'a amenée: en cinq ans, jamais un gouvernement n'a autant investi dans ce domaine", se félicite M. Wauquiez.

Pourtant, si l'on demande aux chercheurs, ils ne semblent pas si contents que cela. Sauvons la recherche appelle à manifester le 17 février et dénonce la pénurie actuelle :

L’année 2012 s’annonce particulièrement difficile pour l’enseignement supérieur et la recherche publics. Dans un contexte de pénurie, le budget de la majorité des laboratoires baisse de 10 à 30 %. A l’INSU, la situation est encore plus difficile, car la direction scientifique privilégie le fonctionnement des grands instruments. L’avenir d’un certain nombre de TGIR (Très grandes infrastructures de recherche) sera remis en cause, sans dotations complémentaires de l’Etat. Avec un budget en recul en pouvoir d’achat, de nombreux établissements publics d’enseignement supérieur sont en difficulté financière. Ils sont conduits à gérer la pénurie en gelant massivement des emplois de titulaires, en accroissant la précarité et le recours aux agents non titulaires, en supprimant des heures d’enseignement -notamment pour anticiper des licences à 1500 h- compromettant ainsi l’avenir du service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Côté enseignement, l'autonomie dont l'UMP est si fière ne plaît pas tant que ça.

Pourquoi s'en prendre à Hollande, alors ? Bien sûr, l'UMP ne va pas le laisser dire tout ce qu'il veut. De plus, les téléspectateurs ne comprennent pas grand'chose à la recherche, et peuvent d'autant plus facilement croire à la vantardise élyséenne sur le sujet. Mais j'ai surtout le soupçon que la réforme des Universités et de la recherche est l'une des seules propositions de Sarkozy qu'il n'a pas été obligé d'abandonner, comme le pauvre Paquet, laissé au bord de la route.

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