Il paraît que personne n'a jamais appelé Nicolas Sarkozy "l'Américain" hormis Sarkozy lui-même. En tout cas, s'il est réélu, il se fera appeler "l'Allemand", du moins je l'espère. Tôt dans son premier mandat, Sarkozy a pris l'habitude d'aller chez les grands du planète pour prononcer des discours siropeux pleins de flatteries. Il est difficile d'imaginer des véritables Gaullistes, à commencer par le Général lui-même, en train de dire de telles fadaises devant l'ennemi américain, le successeur de Churchill, ou même le Pape. Sans parler de l'Allemagne.
Non qu'il faille se ballader en disant cocorico partout ; l'humilité est une vertu, et pour une fois qu'on ne reproche pas à Monsieur Sarkozy le vice opposé, le blogueur pourrait se taire là-dessus. Pourtant, non, ce n'est pas le moment de se taire, mais d'essayer de comprendre le sens de cette soumission qui semble faire partie, curieusement, et durablement, de la personnalité politique du Président.
Sur l'Allemagne et le modèle allemand, Juan écrit :
Depuis bientôt deux ans, Nicolas Sarkozy a choisi le modèle allemand sans qu'on sache vraiment lequel. Il ne cherche pas tant à singer la politique économique ou sociale du gouvernement allemand que de coller au plus près de sa voisine chancelière. Et cette dernière le lui rend bien. La France lui donne l'alibi de ne pas apparaître comme dirigeant seule l'Europe. A Paris, Angela est toujours ravi des démonstrations de Nicolas. De toutes façons, il est trop affaibli pour la gêner véritablement.
Voilà : on ne sait pas de quel modèle allemand il s'agit, ni ce qu'il faudrait en tirer. L'important, pour Sarkozy, est d'avoir un modèle. Qu'il soit américain, allemand ou martien, il faut un modèle, venu de préférence d'un pays dont le chef est "copain" avec notre Très Grand Homme (TGH), qui lui donne enfin l'autorité qui lui manque pour imposer enfin les grands bouleversements qui sauveront le pays de ses défauts gauchistes congénitaux.
Sarkozy était élu en promettant de tout faire valser, de "libérer la croissance". Seuls les vieux conservatismes retenaient le pays (et peut-être une trop grande mixité sociale), l'empêchaient de devenir ce paradis de croissance et bonheur que le jeune Sarkozy imaginait si clairement. Avec presque cinq ans de recul, nous pouvons voir maintenant que la révolution promise ne pourra venir de la France, mais doit venir de chez nos voisins, le plus puissant du quartier. Seul l'Allemagne pourra nous sauver de nous-mêmes. Bizarre, comme point de vue, en 2012, non ?
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