Avant hier, je disais, à peu près, que ce que Libération appelle la "gaffitude" de Ségolène Royal est en réalité sa capacité à taper fort dans la comm' sarkozyënne, brisant ainsi les limites que la plupart des (ir)responsables de gauche s'imposent à leur propre parole. Affirmer que ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui a secouru Ingrid Betancourt : quelle gaffe ! Dire que la mise-à-sac de son appartement était visiblement politique, alors qu'on se demande qui viendrait chez elle déchirer le procès-verbal du cambriolage précédent juste pour le fun : quelle gaffe !
On peut se demander ce qu'ils ont chez Libé subitement. Quand on lit chez eux un article qui concerne Ségolène Royal, voici les autres lectures proposées :
On dirait le Figaro en pleine campagne présidentielle. Le plus étonnant de ces articles est celui-ci, L'opposante préférée de l'UMP, qui affirme sans l'ombre d'une nuance, qu'à l'UMP on adooooore "Ségolène" :
Ils l'adorent. En privé, ils parlent entre eux de «Ségolène» et se frottent les mains à chacune de ses sorties ; en public, ils ne lui donnent que du «Madame Royal» pour mieux la valoriser. Les dirigeants de l'UMP raffolent de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle qui résume à leurs yeux toute la crise du PS. «Surtout qu'on me la garde et qu'on ne la change pas. C'est une opposante qui me va très bien», confiait récemment Nicolas Sarkozy, en marge d'un déplacement à l'étranger.
Tellement on aime Royal à droite, qu'il y a même une équipe consacrée à elle seule. Et pas des moindres, puisqu'on y trouve un ancien premier ministre :
Le parti compte deux spécialistes du «ségolénisme» : l'ancien Premier ministre et ex-président du conseil régional de Poitou-Charentes, Jean-Pierre Raffarin, et l'ex-député des Deux-Sèvres aujourd'hui porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé.
L'article continue de façon aussi monolithique, se gaussant des bons mots que les uns et les autres ont décochés contre Royal : Morano, Paillé, et Chantal Brunel (combien y a-t-il de portes-parole à l'UMP d'ailleurs?), cette dernière ayant gagné l'autre jour avec sa vanne : «Il y une chose qu'on ne peut pas voler chez elle, c'est son programme, car elle n'en a pas.» Etrange, tout de même, que l'on parle encore de "programme", comme si on était encore en avril 2007 et que le programme de Royal était encore d'une brûlante actualité.
C'est n'est pas la seule chose qui cloche dans cet article. Aujourd'hui, c'est "Spéciale Manipulations" (vous verrez pourquoi ensuite), mais déjà quelque chose me semble louche. J'avais dit qu'il était monolithique. En effet, la communication semble un peu trop grasse. Si Ségolène Royal est à ce point le souffre-douleur de la droite, comment se fait-il que l'on consacre autant d'énergie à s'y opposer? Est-ce parce que l'UMP craint véritablement des gens comme Hollande, Montebourg, Cambadélis ou Aubry que l'on décide s'en prendre à Royal pour faire diversion ?
Les ficelles sont un peu grosses. Il me semble légitime de se demander si ce n'est pas Libé qui s'est fait manipuler, et qui a reçu un papier presque tout fait, signé peut-être "JPR", et destiné à discréditer Ségolène Royal dans son rôle d'unique opposante.
Un exemple tout frais : 24 ou 36 heures après le début du "scandale" des accusations contre le "clan des Sarkozy", nous apprenons que la police a déjà un suspect pour le cambriolage de 2006, une jeune femme "issue de l'ex-Yougoslavie" :
C'est ce qu'affirme avec certitude un bras droit de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Selon lui, la jeune femme aurait été identifiée «il y a quelques jours», sans pour autant être interpellée.
D'abord... d'abord, c'est gros. Un "bras droit de Nicolas Sarkozy à l'Elysée" : qui ? Guéant ? Et pourquoi l'Elysée plutôt que chez la police elle-même ? Et pourquoi il y a quelques jours seulement ? Plus loin on lit :
Un très proche collaborateur du Président de la République rappelle que lorsque ce dernier était ministre de l'Intérieur, il a fait légiférer sur le contrôle des officines dont, affirme-t-il, il a toujours trouvé les méthodes déplorables. Vacciné à l'en croire par les affaires d'officines ayant sévi sous de Gaulle, Giscard, Mitterrand et Chirac, le même ajoute que cette époque est révolue: «Et même si on avait des envies d'officines, on saurait se souvenir du passé». (C'est moi qui souligne, o16o.)
Je trouve que "l'Elysée" se défend un peu trop bien. Une coupable "idéale" trouvée en quelques heures, toute une théorie sur les "officines". L'Elysée n'est pas en train de se moquer de Ségolène Royal, du moins pas en interne ; l'Elysée a la trouille, l'Elysée travaille 24 heures sur 24 pour ne pas que le soupçon pèse sur le "clan Sarkozy" justement.
Vous allez dire : "oui, c'est une belle théorie du complot, mais bon, c'est un peu trop beau tout ça". J'avais dit que c'est la journée spéciale "Manipulations". Mais moi, je ne fais que suivre dans les traces de l'illustre Dominique Paillé qui va jusqu'à affirmer que la coupable est peut-être... Ségolène Royal elle-même! Lisez et regardez, chez Dagrouik :
Dominique Paillé , député UMP , membre de la bande des chiens qui aboyent, était invité dans l'émission "''N'ayons pas peur des mots''" sur I>télé. Il a tout simplement envisagé que Ségolène Royal ait pu avoir organisé elle même le cambriolage qu'elle a subi.
(La visite chez intox2007 s'impose d'autant plus qu'on apprend toutes sortes de choses intéressantes sur Paillé lui-même.)
En tout cas, seule Ségolène Royal est capable, avec un mot ou deux, de mettre l'intégralité de l'UMP dans un état de fièvre collective avec délires et perte de certaines facultés mentales. C'est déjà pas mal.
9 commentaires:
c'est effectivement déjà pas mal. Elle partage cette qualité avec Bayrou (et oui), mais avec aucun autre membre du PS. Curieux.
Et il y avait Mamère parfois, mais on l'entend moins maintenant, je trouve.
J'ai bien aimé cette soudaine survenue d'une suspecte (d'ailleurs d'origine étrangère et donc sans doute fourbe et mal intentionnée !) pour le cambriolage de 2006. Pile poil au bon moment.
Ca me laisse penser que la Police fait très bien son travail.
Comment ça trop bien ?
:-))
Le silence du PS est assourdissant, il correspond au bruit de l'UMP pour faire oublier les faits.
Un informateur m'a expliqué que lors du repas d'adieu, forcément plein de larmes, de PPDA on pouvait croiser Jack Lang, Bernadette C, Darcos et Bayrou.
Une belle brochette du microcosme parisien, celui qui s'acoquine avec les journalistes et protège ses petits amis.
Dadid75
Libé est en campagne pour Delanoê et tous les coups sont permis y compris l'alliance avec l'ump
Sur ce sujet, il y ace dossier, d'où émane une certaine lumière :
Ségolène, histrion et barbouzeries
http://antennerelais.canalblog.com/archives/2008/07/10/9885662.html
Juste une erreur dans calendrier dans la "collecte d'information" pour edvige ?
Libé serait donc en train de virer à droite ? ;-)
meu non vicastel !
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