Dans un tchat du Monde, Dominique Reynié, professeur à l'IEP de Paris comment ainsi les scores des cantonales au premier tour:
Ce que l'on observe et qui me paraît très important, c'est un mouvement d'effondrement du vote Front national qui ne profite pas à la droite de gouvernement. Donc la droite de gouvernement devient peu à peu minoritaire et n'a plus de réserves électorales.
J'essaie de ne pas être trop optimiste quant à l'avenir électoral (je ne parle pas du scrutin de demain), car je ne suis pas sûr que la popularité du Très Grand Homme (TGH) restera aussi bas pendant tout son mandat. (Julien Tolédano pense que Sarkozy est "fini politiquement".) En ce moment même, la signification de son impopularité n'est pas encore fixée, d'où les tentatives de la droite de cacher leur politique derrière les fautes de goût du Président. L'impopularité est constatée mais pas encore tout à fait interprétée, et c'est cette interprétation qui déterminera bien des choses pour la suite.
La remarque du politicologue sur l'éffondrement du FN est assez intéressante à cet égard, car elle souligne ce qui aurait dû être une évidence : Sarkozy ne pourra pas garder longtemps ses électeurs Front National. Les manoeuvres de campagne qui ont permis à Sarkozy de s'emparer d'une grosse part du vote Front National à l'élection présidentielle avaient en fait deux ressorts : d'une part la xénophobie impénitente désormais symbolisée par l'ignoble Brice Hortefeux, et d'autre part la rhétorique de rupture, plus rien ne sera comme avant, "tout devient possible" (y compris le pire...). C'était essentiel d'avoir ces deux éléments, car le Front National n'est pas seulement un parti raciste, xénophobe et antisémite, mais c'est un parti dont l'un des principaux attraits (pour ses électeurs) est justement son côté contestataire. Pendant des décennies, Jean-Marie Le Pen a su tirer profit de sa diabolisation pour se rendre désirable pour cette frange de la population. Ainsi, pour prendre les voix qui auraient dû aller à Jean-Marie Le Pen, il fallait être xénophobe et promettre la "rupture".
Ensuite, Sarkozy devient président, incarne le pouvoir de l'Etat, et épuise largement son crédit personnel. Quelques gestes xénophobes, fût-ce à Toulon, ou même de Villiers au gouvernement, ne suffiront plus à ramener ces électeurs qui exigent avant tout un programme politique destructeur et vengeur. Et je parierais que pour certains de ces électeurs, la xénophobie n'est que le prétexte pour l'expression d'une haine plus générale et diffuse, une violence envers la société qui ne peut que se focaliser sur l'exercice ostentatoire du pouvoir sarkozyën.
6 commentaires:
sauf que... nous sommes dans le contexte de scrutins locaux...
Oui, mais on peut penser que cette tendance ira au-delà. Si l'extrême droite était satisfaite de NS, elle le soutiendrait plus que ça, non?
Analyse très pertinente. Pour beaucoup l'enjeu des scrutins de demain est double : virer des maires de droite et sanctionner la politique de Sarkozy et de l'UMP. De la même manière que les Régionales de 2004 visaient Raffarin. La meilleure preuve étant que certains électeurs (de Sarko ou non) disaient depuis longtemps qu'ils voteraient contre leur maire UMP quand bien même n'aurait-il démérité en rien.
Sarkozy ne peut pas conserver l'électorat lepéniste, du moins ceux des milieux populaires car ils sont essentiellement protestataires (nombre d'entre eux votaient communiste il y a encore 30 ans) et qu'ils subissent de plein fouet la dégradation de leur mode de vie, la baisse continuelle de leur pouvoir d'achat, encore aggravée depuis le début de l'année par les franchises et l'inflation galopante...
Sarko veut juste essayer de modifier son image mais non changer de politique (sujet de mon dernier article).
kamizole,
Merci! Tu as raison : les électeurs d'extrême droite ne sont pas intéressants pour des alliances à long terme car ils ne sont jamais contents et en plus sont dans les catégories les plus exposées aux dérives économiques impulsées par Sarkozy. Le truc de la rupture marche pour une élection, mais pas deux.
bonjour,
au sujet de l'interpretation de l'impopularité de sarkozy, alors que la BBC passe son temps a raconter que c'est son coté bling qui lui fait du tort
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/7299151.stm
newsweek coté américain fait une analyse plus complete, et conclut que sarkozy serait incapable d'apprendre
http://www.newsweek.com/id/120098/
en tout cas j'aime bien ce changement de ton, j'en avais marre de lire dans la presse anglo-saxonne que sarkozy etait un messie pour la france
a bientot
massi
Le régime de Sarkosy est exactement le même que celui d'Hitler : traque des intellectuels non violents, développement de l'aryenisme favorisant l'abscence de scolarisation et l'illetrisme musical ou scientifique au profit de la libéralisation des actions brutales des chemises brunes, sacralisation des études de droit comme Saddam Hussein, niant toute autre forme de valeur intellectuelle (eugénisme), incitations à la haine, empoisonnements d'artistes dans des hôpitaux psychiatriques sur dénonciations arbitraires (issues des salaires mafieux des juristes qui ont sacralisé le droit à la délation) ; tous les ingrédients des pires régimes dictatoriaux ont été développés par Sarkosy, mais il faut dire que son prédécesseur et ses bras droits actuels l'aident bien à entretenir sa mégalomanie paranoïque avec les vendeurs et utilisateurs d'armes à feu dont la folie criminelle et la violence "légale" est à part égale de la libéralisation du crime par le dictateur, et de la propagande manichéenne instrumentalisée par les médias.
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