19 février 2012

Un bilan est si lourd, si lourd

Où est-ce que j'ai lu ça : le sarkozysme n'est pas une pensée ou une philosophie, mais seulement un façon de faire la politique. La souplesse idéologique du Très Grand Homme (TGH) nous en convainc rapidement : libéral, étatiste, fan de "l'ouverture", chasseur du vote xénophobe. Admiration pour Bush Jr., admiration (jalousie) devant Obama. Ami de Qadaffi, ennemi de Qadaffi. Le "contenu" du message varie trop pour qu'on puisse y voir un début de philosophie politique. Les seuls constants véritables sont ceux de la droite ordinaire : remise en cause de l'État providence, soutien des très grandes entreprises.

Si le sarkozysme est un style de politique, il devient clair que les prises de position sont en réalité soumises aux besoins de la communication. C'est ce que cette "façon de faire" a de si remarquable : la politique ordinaire est au service d'une ambition narcissique, un élément de plus dans un règime d'images.

Sarkozy était le candidat permanent, du moins à partir de 2002 et bien au-delà de 2007. Sa capacité d'être toujours en mouvement était alors un atout. Mais pour ces raisons, justement, il est fondamentalement incapable de défendre un bilan. Et je dirais même plus, il serait même incapable de défendre un bon bilan.

Le vide dans l'affiche de campagne, c'est aussi cette façon de faire table rase du premier mandat. Effaçons tout cela, par un nouveau baptême dans les eaux grecques.

Un bilan, c'est du passé, c'est mort. En parler, c'est s'immobiliser, prendre des coups et du coup perdre l'avantage. Angoisse de mort. La meilleure défense, la seule possible pour Sarkozy… c'est d'aller accuser son adversaire de mensonges. Si le bilan pouvait être l'expression d'une pensée politique profonde, des arguments seraient possibles, il serait possible de communiquer "sur" ce qui a été fait, instruire le pauvre peuple pour leur faire enfin comprendre la grandeur de l'oeuvre.

Reste la méchanceté, le candidat coriace et finalement, oui, petit.

Aucun commentaire: