6 novembre 2007

La radio de l'Etat

Je ne regarde pas la télé mais j'écoute assez souvent France Info, France Inter, et France Culture en voiture. Sur le plan politique, il y a bien sûr beaucoup d'entretiens très intéressants : Le Franc-parler et Le Rendez-vous des politiques notamment. Mais il y a des émissions franchement étonnantes, comme Là-bas si j'y suis de Daniel Mermet. Au moment de la lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet, l'émission a été très critique envers nos guainozystes.

Mais... les infos sur Radio France, aussi bien sur France Info que sur France Inter, se sont nettement sarkozysées. Je devrais toujours aller chercher les transcriptions quand c'est possible, mais souvent j'oublie. L'"analyse", ce matin, du voyage de notre Très Grand Homme (TGH) à Washington était tout à fait typique d'une approche qui est devenue systématique: l'"analyse" consiste à comprendre ce que Sarkzoy cherche à faire, en l'occurence s'installer, alors qu'il est en position de force et Bush en position de faiblesse, comme l'allié européen privilégié des USA. Mais tout est expliqué comme si la volonté de Sarkozy devait se traduire de façon quasi certaine en resultats concrets. Ceci peut donner une petite idée, si vous n'avez pas eu la chance d'écouter France Info ce matin.

Mais "ami ne veut pas dire rallié". Et s’il y a bien un rapprochement des positions des deux pays sur les principaux dossiers, ce serait une "erreur" de penser qu’il s’agit de "plaire aux Etats-Unis". "Le coeur de notre politique étrangère n’est pas la relation franco-américaine, mais de redonner à la France un rôle moteur dans la construction européenne", insiste-t-on à Paris

En somme, on répète la ligne de l'Elysée, sans essayer de comprendre les enjeux, sans essayer de voir si cela va marcher ou pas, quelles pourraient être les autres conséqunces.

Les "analyses" économiques que j'ai entendues récemment ont repris exactement la même méthode : "analyses" veut dire, en fait, simplement expliquer la ligne sarkozyzte, les réformes qui sont nécessaires, va-t-il pouvoir les faire, etc. Des experts en communication sont venus la semaine dernière pour parler du Grenelle. Ils tremblaient d'enthousiasme pour la manière dont Sarkozy a réussi sa communication. C'était magistral, il a surpris tout le monde.

J'ai eu néanmoins une petite émotion ce soir quand j'ai entendu les pêcheurs interpeller Sarkozy : "je ne peux pas m'augmenter de 140%, moi", Sarkozy qui s'énerve, "ce n'est pas vrai, vous le savez bien". C'était sur Inter, cet échange ne figure pas dans le reportage France Info, qui termine avec tous les pêcheurs en train de dire que Sarkozy a des "couilles au cul"... Même quand ça va mal, on trouve le moyen de détourner la discussion vers le style présidentiel.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La vraie confrontation avec les pêcheurs, c'est à dire avec les deux voix du dialogue circule sur internet.
Apres visionnage (sur dailymotion), je dirais qu'au contraire, sur cette scène, Sarkozy s'est fait couper le sifflet !
:-)

•[Vive Daniel Mermet !]•

:-)

o16o a dit…

Oui, ce sont plutôt les pêcheurs qui ont les "couilles au cul". Et pourtant, le journaliste de France Intox trouve le moyen de faire de l'épisode une sorte de triomphe de la personnalité de NS, alors que les vidéos montrent qu'il était faible et détestable ce jour là.