30 novembre 2007

Billet 200

C'est mon 200ème billet. Un moment pour réfléchir. Deux cents billets, ça me paraît beaucoup, soudain. Presque un billet pour dix chez Juan sur la même période. Vu comme ça, 200, ce n'est pas mal du tout.

J'ai écrit mon premier billet le 6 mai à trois heures du matin, dix-sept heures avant la défaite de Ségolène Royal, dans une insomnie provoquée sans doute par le sentiment d'un couperet qui allait tomber. Un début dans l'urgence, pour marquer cette transition, peut-être pour garder un pied dans le monde d'avant, qui n'était pourtant que celui de Chirac (c'est dire).

Depuis ce premier billet, j'ai beaucoup appris. A vrai dire, j'ai toujours l'impression de bloguer pour apprendre à écrire, pour apprendre à penser, pour apprendre à intervenir. (Inévitablement, on finit par apprendre aussi un peu le "blogage".)

Tenir un blog demande de l'énergie. Il faut, justement, tenir. Parfois, un vent de découragement s'abat sur ce petit coin de la blogosphère : Juan s'interroge, Kamizole a un coup de blues, Flo Py lit Stefan Zweig. A quoi ça sert? Prêche-t-on dans le désert, ou qu'à des convertis?

Même si ce n'est pas toujours facile de trouver, chaque jour ou tous les deux jours, le temps et les raisons pour lancer un billet de plus, je reste persuadé que, collectivement, tout cet effort sert bien à quelque chose : créer une parole qui ne soit ni celle des médias, ni celle des partis, fussent-elles de gauche, une parole ou plutôt plusieurs, se renforçant par leurs désaccords, pour, le moment venu, proposer autre chose que le conformisme politique que l'on nous sert.

Et, en attendant, il y a le plaisir de trouver par le blog des personnes. Donc, merci à tout le monde, confrères et consoeurs blogueurs, commentateurs et lecteurs silencieux. On fera le point après les prochains deux cents billets.

o16o

8 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

" j'ai toujours l'impression de bloguer pour apprendre à écrire"

Tu n'as pas besoin !

N.B. : C'était le compliment du jour gracieusement offert par la maison PMA&Co.

Nicolas Jégou a dit…

Bon. Je vais te mettre en lien chez moi. Ca ne va pas être facile. Mon billet de ce soir portera sur Ingrid Betencourt.

Anonyme a dit…

toujours interessant de savoir ce qui a motivé quelqu'un à ouvrir un blog... rv dans 200 billets^^

Anonyme a dit…

Tu as raison, je crois : c'est loin d'être inutile et vain de tenir un blog politique.
Et je me joins à Nicolas : tu écris déjà très bien. C'est peut-être du perfectionnement, mais pas de l'apprentissage !

Bises !

Flo Py

Juan a dit…

Ce n'est pas la quantité mais la qualité qui compte (dixit Juan le boulimique). Bravo pour tes 200 premiers billets. A te lire chaque jour, j'ai l'impression que tu es le tamis qui retient l'essentiel. Bravo.

o16o a dit…

@nicolas et flo py (sur l'écriture):

Je disais ça d'abord pour récolter des compliments (merci!), ensuite parce que, même si j'avais déjà un peu l'habitude de l'écriture dans d'autres domaines, bloguer, c'est différent. Cela exige une approche différente, que chacun doit inventer.

@nea,

Ok, même si nous sommes tous vieux pour le 400e billet.

@juan,

Merci, c'est gentil. Je pense qu'il y a bcp d'essentiel qui m'échappe. A chaque billet, j'ai cependant la même envie de dégommer quelque chose.

Et sur la question quantité/qualité, je ne cesserai pas de chanter les louanges de Sarkofrance, et tes énormes efforts. Mais Sarkofrance n'est pas qu'une histoire de quantité : souvent je me demande comment tu fais pour rédiger tes analyses aussi vite. Car elles sont bonnes!

re-@nicolas (Re: Ingrid et les omelettes),

J'ai vu! Merci! Technorati doit avoir le tourni maintenant.

Anonyme a dit…

Bien sûr qu'on prêche à des convertis... dans un premier temps.
Mais il y a deux types de "convertis" : les vigilants militants bien informés (comme toi) et les anti-sarko "de base" qui ont besoin d'argumentaires pointus, qu'ils pourront relayer "sur le terrain", au hasard des discussions.

Félicitations pour le 200e

Thierry, http://www.jaipasvotesarko.com

o16o a dit…

Thierry,

Tout à fait d'accord. Nos billets sont de la chair à conversations de comptoir, et c'est très bien ainsi.

Merci.