Je reviens à cette histoire de quotas que j'ai abordé hier. Laurent Blanc et la FFF se sont excusés. Voici les mots de la Fédé :
Le conseil a également tenu à présenter "ses excuses à ceux qui ont été blessés".
Et voici ceux du sélectionneur :
J’ai tenu des propos qui peuvent être blessants. Je m’en veux aussi de ne pas avoir pris de la hauteur pour m’apercevoir que certains propos pouvaient choquer et blesser. Je m’excuse auprès des gens que je connais et surtout auprès de ceux que je ne connais pas.
Tout cela est très bien. La Fédération et même le Ministère ont réagi assez rapidement, ont pris la chose au sérieux. Tant mieux. La réaction normale et non-raciste a eu gain de cause. Mais… (il y a toujours un mais, je sais).
Mais… on sais bien que les excuses font partie de la pratique du damage control médiatique. Et là, rien à redire : il faut bien jouer le jeu. Dans le milieu du foot c'est bien connu. Mais… ce qui m'agace un peu, c'est cette idée que le problème était d'avoir blessé des gens. Comme si le racisme se limitait à blesser ou stigmatiser les gens. À la rigueur, personne n'a été "blessé" dans cette histoire, ou, s'ils l'ont été, c'était secondaire, derrière le véritable scandale qui consistait à imaginer une pratique discriminatoire systématique, un système qui, appliqué, aurait bouleversé le destin de centaines de parcours de jeunes footballeurs méritants, et aurait brisé pour toujours la mixité sociale qui depuis des décennies fait la force du football français. Si Laurent Blanc s'était borné à dire que les noirs, grands et costauds, ne savaient pas dribbler, la blessure auraient été plus criante et plus médiatique, mais les conséquences bien moins graves.
Tant mieux pour les excuses, donc, mais elles sont quand même un peu à côté de la plaque.
PS ("Post-scriptum", pas le parti) : Le plus drôle dans l'entretien de Laurent Blanc (mais on le lui pardonne parce que, quand même, ce n'est pas un homme politique de droite) :
Quand j’ai pris connaissance des propos qui ont été tenus durant cette réunion du 8 novembre, il y a eu beaucoup de colère en moi. Cette colère est toujours présente. J’espère que j’arriverai à l’extérioriser avec le temps. C’est de la colère vis-à-vis de moi-même.
Il a fallu attendre que Mediapart sorte l'histoire pour qu'il prenne connaissance des propos qu'il a lui-même tenus, où qu'il a entendus dans une réunion où il était présent ? Pas très logique, Lolo, mais vous avez quand même bien bossé vos leçons de damage control.
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