Enfin, si. Tu m'auras. Tout est parti pour.
La semaine dernière, j'ai parlé de l'Italie, où la politique
d'austérité a permis de doper la récession tout en creusant encore
plus les déficits. (Tout va bien, finalement, car les nouveaux
déficits, dûs à l'austérité, ne sont pas de la même nature que les
anciens.)
Selon Angela Merkel (et bien d'autres), il faut que ça fasse
mal. C'est en se faisant mal qu'on se fait du bien. On peut aussi se
faire du bien en faisant mal aux autres. Les deux vont ensemble.
François Hollande, Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac restent donc à
l'intérieur du consensus austère.
Cahuzac a dit hier :
Est-ce que c’est agréable de lever l’impôt ? Non. Mais, à court terme,
l’endettement public crée la récession
J'aimerai savoir précisément pourquoi il pense que l'endettement
public crée la récession. L'exemple italien, comme les exemples espagnol
et grec, montrent qu'à court terme, l'austérité crée la récession. Le
mécanisme est simple : l'austérité enlève de l'argent de l'économie et
donc la ralentit l'activité. L'endettement peut provoquer une hausse
des taux d'intérêt payés pour financer la dette, créant les spirales
qu'on a vues chez les voisins. Mais cela n'a pas encore eu lieu en
France et n'explique pas la récession.
Et puis, il n'est pas nécessaire de chercher l'explication de la
récession : la (ou les) crise(s) financière qui n'étaient pas
provoquée(s) par les budgets des Etats de l'Union Européenne.
Il semble, hélas, que le Parti Socialiste a intégré totalement la
doctrine qui, il n'y a pas si longtemps, étaient réservée à la droite
libérale, l'ex-UDF en particulier. Un exemple parmi d'autres :
Catherine Trautmann, dans un débat avec Barbara Romagnan, chez
Mediapart :
Qu’on ait des règles de résorption du déficit et de résolution de la
dette, c’est la condition indispensable d’assainissement de nos
économies. La France doit redresser ses comptes et faire face à ses
obligations de contributeur.
Nous avons internalisé la lubie anti-keynésienne. Les dettes
souveraines ne sont pas la cause de la crise, mais la crise révèle une
faiblesse dans la structure de l'union monétaire, qui fait que
désormais il n'y a plus qu'une seule manette sur laquelle les Etats
peuvent tirer : le dosage de l'austérité. Tout le reste est bloqué :
relâchement monétaire, taux d'intérêt, inflation.