1 août 2007

Sarko et la Princesse de C. : les propos

Ce petit mot pour répondre à un commentaire aujourd'hui de filàplomb. Voici les citations concernant la question "Sarko et les lettres". On notera la conception assez large que Sarkozy se fait des lettres anciennes, qui, sans doute, incluent la littérature jusqu'en 1970 au moins. La Princesse de Clèves (1678) relève des lettres classiques? Après tout, quand le passé n'est qu'un immense trou noir d'ignorance, Cicéron n'est pas loin. Quand donc le président dit vouloir rendre payantes les études de littérature ancienne, on doit comprendre qu'il faudra payer pour étudier Céline ou Aragon...
"Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les sciences économiques".
Nicolas Sarkozy, 20 minutes, 19 avril 2007.
"Le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1 000 étudiants pour deux postes. [...] Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable, mais l'Etat doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes."
Nicolas Sarkozy, 20 minutes, 16 avril 2007.
"Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen !"
Nicolas Sarkozy en meeting à Lyon (23 février 2006). Discours publié par l'UMP. Pauvre guichetière et pauvres fonctionnaires! Le monde selon Sarkozy est divisé en deux: d'un côté le peuple (la guichetière confondue avec l'attaché territorial, pourquoi faire compliqué quand tout le monde préfère le simple?) et de l'autre le people. D'autre part, permettez-moi de douter de la véracité de l'anecdote. A ma connaissance, une question sur la Princesse de Clèves à un concours d'attaché ne peut relever que du détail (les lettres ne sont pas au programme) sinon de l'affabulation désinvolte du président.

3 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

Ca prouve que notre président s'intéresse aux concours de la fonction publique : c'est un bon président.

Anonyme a dit…

Rhô Nicolas, j'allais le dire : Il cherche un nouveau poste au cas où, le Néo-Président ?

Bon, voilà que je fournis des idées d'article maintenant ! Cela dit j'avais été effrayé du propos et choqué que personne ne le reprenne à l'époque. Que n'aurait-on entendu pour une phrase moitié aussi conne de la par de Ségolène ?

Je ne suis pas sûr qu'il ait lu la Princesse de Clèves, le Sarkozy ! :-))

Anonyme a dit…

Je suis rassuré de savoir que NS relit la Princesse de Clèves tous les soirs pour préparer les concours au cas où il perdrait son job actuel.

Et oui, filaplomb, si SR avait même suggéré qqch de semblable, on n'aurait parlé que de ça pendant des mois. C'est à croire que les gens estiment, ou que les médias estiment, que Sarkozy a le droit d'être con parce qu'il est de droite.

Vous remarquerez que ce n'est pas moi qui ai écrit ce billet, mais nabokov, qui vient faire la guest-star sur les questions culturelles.