Hemingway, sur l'excellent Ze Rédac (qui est arrivé sur la scène pendant l'une de ces périodes où ce blog dormait sur ses deux oreilles), dit quelque chose d'important : il faut "porter le fer sur les faiblesses de Sarkozy".
Dans un moment où le match est serré et se tend, François Hollande a besoin autour de lui d’une équipe qui n’hésite pas à monter à l’assaut pour son chef tenu à un rôle au dessus de la mêlée. Et c’est aux poids-lourds, à ceux que l’opinion entend, de jouer ce rôle. Plus on se rapproche de l’échéance et plus François Hollande a besoin que les éléphants barrissent et chargent, comme Ségolène Royal l’a fait avec son sens du moment opportun la semaine dernière en accusant Nicolas Sarkozy d’avoir peur de perdre son immunité présidentielle et d’être ainsi rattrapé par la justice.
Nous avons, ici, déjà souligné l'efficacité des interventions de Ségolène Royal. Elle a réussi, en quelques mots, à arrêter net tout une ligne importante dans les éléments de langage des sarkozystes dans les premiers jours suivant "l'annonce" de candidature, à savoir François Hollande "léger avec la vérité". Et comme le souligne Hemingway, en remettant les "affaires" sur la table, elle a frappé fort, et s'est montrée la seule, ou presque, au PS, à savoir cogner fort quand il fallait. (De là à dire que ça n'aurait pas fait de mal d'avoir quelques seconds couteaux cogneurs en 2007…)
Taper sur les points faibles de Sarkozy est important, mais il ne faut pas non plus oublier les points forts. Regardez ce que fait le bonhomme : il ne se contente pas d'exploiter les faiblesses de Hollande, il passe presque plus de temps sur les points forts de son adversaire, en miroir plus ou moins de ses propres points faibles (s'il perd, Sarkozy pourra enfin entamer une psychanalyse). Le mensonge est un bon exemple, le "flou" du programme un autre, puisque Sarkozy n'avait même pas de programme.
S'il est possible de gagner la bataille des images et des idées, dans un système médiatique pour qui Sarkozy reste le coeur même de l'actualité et la source ultime du buzz, c'est en anéantissant les points forts du candidat. Là, on se heurte bien sûr à un nouveau problème : quels sont, en effet, ces fameux points forts ? Il ne serait pas très intéressant d'expliquer que Sarkozy n'est pas assez xénophobe, par exemple. Je ne vois que le sauvetage de l'Europe. Si j'étais un second ou même troisième couteau au PS, c'est là-dessus que je concentrerais mes munitions. François Hollande a lui-même ouvert la voie, d'ailleurs, avec sa promesse de revenir sur le travail du Très Grand Homme (TGH) et de réaffronter Merkel. Si cette forteresse rhétorique pouvait tomber, je ne sais pas ce qui resterais de Sarkozy.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire