Ce matin, après avoir regardé le clip de Sarkozy en train de faire une colère devant les journalistes américains (merci Juan et Dagrouik), je suis tombé sur un article de la très respectée revue américaine The New Yorker, un article sur notre cher petit Très Grand Homme (TGH), Nicolas Sarkozy. Il date du 27 août mais il est assez perspicace et assez drôle.
Ma phrase préférée:
Bonapartism does not mean simply the possession of power by a short, ambitious man.
Et sur l'américanisme de Sarkozy, quelques intuitions intéressantes. Pour le journaliste, Sarkozy n'est pas tant pro-Américain, qu'un "américain manqué", un immigré dont le destin était d'aller jusqu'au bout, jusqu'aux Etats-Unis, mais que le hasard a fait aterrir en France.
But an American manqué is not at all the same thing as someone who is pro-American. He is not reflexively opposed to American interests, as Mitterrand was and as Chirac became. The point of his so-called Americanness, though, is to be able to act the way an American would if he were running France. He is surrounded by people who admire and understand America, but what they have taken from it is the habit of high-spirited enterprise and self-assertion. Sarkozy is a statist, unrepentant and unreformed, and determined to use the levers of government for its own good. By "reform" Sarkozy means growth and a crash course in modernization. By reform, he means, in a nutshell, anything to catch up with London. (C'est moi qui souligne, o16o.)
J'essaie de traduire la phrase que j'ai soulignée :
Le but du style américain de Sarkozy est de pouvoir se comporter comme un Américain à qui on aurait confié la France. Il est entouré de gens qui admirent et comprennent l'Amérique, mais ils en ont retenu avant tout une culture de l'entreprise et une habitude d'affirmation de soi.
Bref, Sarkozy n'est "américain" que dans l'image, quand il chausse ses Nike. L'Amérique pour lui est simplement une attitude que le pouvoir lui permet d'adopter.
7 commentaires:
Intéressant
c'est maintenant dans la presse étrangère qu'on trouve les infos et les analyses pertinentes
Et merde....
On a failli pas avoir sarkozy, c'est clair qu'il aurait été bon en ricain, presque démocrate, tiens!
@martin,
Dès que Sarkozy sort de la sphère française, il trouve des gens, des médias qui n'ont pas besoin de lui, qui ne le craignent pas, qui n'ont rien à foutre de lui, en gros, et curieusement ça passe bcp moins bien pour lui.
@skalpa,
Voilà ce qui nous arrive quand on accepte toute la misère du monde... ;-)
Il faudra que je retrouve la référence exacte mais j'avais trouvé les meilleures analyses sur Sarko et sur les tenants et aboutissants de clearstream chez un journaliste qui écrit dans un média marocain...
En France, trop de journalistes sont soit des bénis-oui-oui soit ont peur d'être virés par des directions de plus en plus dépendantes des intérêts économiques (au fait, j'ai vu sur le blog d'Irène Delse un appel à signer la pétition pour la liberté de la presse...).
D'où l'intérêt de tous ces blogs politiques de citoyens lambdas, pas trop cons...capables de décrypter les infos. Cela ne veut pas dire qu'on fera changer l'opinion, bien matraquée par TF1 et autres du même tabac.
Mais comme disait Wolinski et une chanson : ne pas mourir idiot(e)s !
Justement sur Sarko je venais de poster un commentaire sur le toujours excellent blog de La Mouette (http://lamouette.blog.lemonde.fr/)
qui traite de la faramineuse augmentation (140 %) de salaire de Sarko... et je concluais en disant que nous avions un président hongrois et américain... (qq'un avait écrit auparavant qu'il était comme les Américains : décomplexé au sujet du fric)
Il n'ast américain que de temps en temps si tu regardes bien. A d'autre moment, il est un vieux français de souche…
Bien sûr que c'est de la communication !
Comment en douter quand on comence à le connaitre !
:-)))
excellent omelette. j'adore.
kamizole,
Ce n'est pas sûr que les blogs ne changeront pas l'opinion. Il faut bien que les critiques soient formulées quelque part. Si les médias traditionnels ne le font pas, il faut bien que ça viennent de qq part.
filaplomb,
Oui, je pense que c'est ça le sens de l'article du New Yorker: NS n'est "américain" sur la surface que pour être encore plus français.
peuples,
Salut et merci!
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