6 mai 2008

6 mai

C'est l'anniversaire... de ce blog, dont le premier billet fut publié le 6 mai 2007 à 3h17. Ségolène Royal n'avait pas encore perdu l'élection, Chirac était encore président. Juan, qui fait le tour des billets de ce jour fatidique a déjà cité ce premier billet, et ce retour en arrière m'a remis soudain dans l'esprit d'alors.

Sans doute ce qui m'a poussé à ouvrir ce blog, c'était la crainte d'un verrouillage du pouvoir médiatique par le nouveau Président, la pérennisation du système qui avait si bien fonctionné pendant la campagne, un contrôle médiatique dopés des pouvoirs "régaliens" dont le Très Grand Homme (TGH) allait disposer une fois aux commandes.

Fallait-il avoir autant peur de Sarkozy?

Oui, car ses politiques sont aussi mauvaises que ce qu'il avait annoncé, sinon pire. En revanche, ce que je n'avais pas prévu, du moins pas le 6 mai 2007, c'était que Sarkozy était nul, qu'il était incapable de gérer son propre pouvoir. Chirac avait raison : Sarkozy a explosé en vol, sauf que c'était une explosion lente et qui se prolonge encore aujourd'hui, un champignon à l'horizon qui enfle presque silencieusement.

L'enjeu a donc changé, car Sarkozy ne convainc plus, et il est difficile, quand on est Président de la R., de se faire oublier assez longtemps pour se refaire une santé médiatique. Donc le Sarkozy de la maîtrise médiatique, de la centralisation à outrance du pouvoir présidentiel, ce Sarkozy-là nous fait moins peur pour l'instant. Je dis bien : pour l'instant. Car le jour où il aura à nouveau un(e) véritable adversaire à gauche, la machine se remettra en marche, moins bien qu'avant, mais quand même. Et en attendant, nous avons une sorte de Chirac enragé et hargneux, qui détient malgré tout le Sénat et l'Assemblée Nationale, et qui domine tant bien que mal son propre parti.

L'enjeu, vu de mon clavier en tout cas, devient de plus en plus celui de la forme d'une opposition possible. De ce point de vue, je n'ai pas beaucoup changé depuis le 6 mai 2007. Je reste persuadé qu'une gauche doit d'abord, surtout, être capable de reprendre le pouvoir. Il ne faut pas être ni trop gentils, ni trop abstraits, ni trop "techniques". La victoire ne viendra pas seulement d'un programme, mais d'une communication efficace, supérieure à celle de l'adversaire, et (quand même) plus honnête, plus sérieuse. Le jeu politique est ainsi fait, même si on ne l'aime pas.

J'ai l'impression que ce blog va s'orienter de plus en plus vers cette réflexion-là, sans évidemment renoncer à suivre les turpitudes et les évolutions du sarkozyzme.

Plus que quatre ans. Peut-être. Il faut tout faire pour ne pas que ce soit plutôt neuf ans.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est marrant mais j'ai l'impression que nous sommes quelques uns à nous orienter vers la même chose.
C'est peut être maintenant avec le PS qu'il va falloir faire preuve de vigilance-)

o16o a dit…

superpado,

Oui, je pense que c'est une saine colère. Sauf que je ne suis pas sûr qu'il faille vraiment être vigilants, mais exigeants. Avoir de l'imagination.

Homer a dit…

Faut-il attendre que le Ps se bouge? PArce que pour le moment et aux yeux de tous, s'ils se réjouissent de l'échec de NS et des sondages récents, on ne les voit pas pour autant se manifester. Le PS n'a t'il pas un coup à tenter, notamment en se positionnant formellement aux côtés des partenaires sociaux?

Anonyme a dit…

si ils veulent arrêter la machine à perdre, il va surtout falloir que les "têtes" du PS arrêtent de se tirer dans les pattes, il ne faut pas se tromper de cible !
le lamentable spectacle post-élection n'est pas loin et c'est à ce niveau qu'il va falloir se mobiliser...

Le_M_Poireau a dit…

Avant lecture des commentaires :
Une question qui me passe par la tête : à l'annonce du gouvernement après le 6 mai, la gauche avait lancé un contre-gouvernement qui devait contrecarrer les mesures prises par le pouvoir par des propositions de ce que ferait une gauche de gouvernement.
Qu'est ce que c'est devenu ?
Si ce n'était que de la comm, il faudra leur rappeler la notion de durée en la matière !
:-)

[je retiens ton argument d'un Sarkozy révélant sa véritable nullité. J'en suis tout autant convaincu. Il voulait le pouvoir et ne sait pas trop quoi en faire à part voyager à grand frais ! Voir le nombre de pays déjà visité, c'est une présidence de Gentil-Organisateur qu'il nous fait ! :-))) ].