(NB: ce message a été écrit il y a deux jours)
Je suis dans le train et je n'ai pas le courage de refeuilleter Le Monde pour trouver toutes les références, mais voilà, le thème du jour, c'est l'idée que les disputes du couple Royal-Hollande sont en train d'être projetées sur la scène politique. Le voyageur en face de moi dans le train lit Le Canard, et je vois dans la référence au rouleau de patisserie que ils enchaînent sur cette même idée. Je suppose qu'une scène de ménage au PS est beaucoup plus drôle.
C'est le même thème qui s'est exprimé autour du livre de Bacqué et Chemin : tout s'explique par le couple. D'abord par le couple.
Il est facile de tout gloser ainsi, parce que tout le monde semmble implicitement d'accord sur le fait qu'un couple ne devrait exister en politique. Toutefois, le reproche que l'on devrait faire à un couple politique serait celui du népotisme. Comme on ne trouve pas d'indice d'un quelconque favortisme, ni dans le sens Hollande-Royal, ni dans le sens inverse, on en conclut, au contraire, à un règlement de comptes conjugal.
Ce que je trouve étrange dans tout cela, c'est que ce qui choque le plus, du moins dans la presse, c'est de voir que Royal et Hollande se comportent comme s'ils n'étaient pas un couple, mais comme s'ils étaient, par exemple, ex-candidate à l'élection présidentielle et premier secretaire d'un grand parti de gauche. Du même bord, mais avec des ambitions et des idéologies qui ne s'accordent pas tout à fait. En effet, c'est odieux.
Je m'étais juré de ne pas parler de machisme dans ce billet, mais ça y est, j'y arrive quand même. Car dans ce "drame" bien plus médiatique que conjugual, c'est en général Ségolène qui est représentée comme l'illégitime et François qui est dans son bon droit. Hollande côtoie un peu trop une journaliste blonde, mais nous sommes censés être choqués avant tout par l'intervention de Royal pour écarter ce danger pour le couple. Royal défie une nouvelle fois l'autorité du chef de famille en téléphonant à Bayrou, Hollande est le digne gardien de la ligne socialiste.
Bref, nous ne sommes pas encore sortis des stéréotypes qui ont si bien fonctionné pendant la campagne. Je ne devrais pas m'en étonner, mais il est difficile de ne pas m'en émouvoir.
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