La déclaration par Ségolène Royal, selon laquelle elle ne trouvait pas "crédible" la proposition socialiste d'un SMIC à 1500 euros brut dans cinq ans, continue à faire du bruit à gauche. J'en ai parlé l'autre jour, mais j'y reviens.
Prenons certains des commentaires à ce billet au Cabinet de subversion, ou encore ces remarques d'Olivier Bonnet
Dernier dérapage en date : elle annonce que le SMIC à 1500 euros bruts et la généralisation des 35 heures figuraient dans son programme mais qu'elle jugeait ces deux mesures non crédibles.
On dirait que la majorité des anti-Ségo-de-gauche ont lu, plutôt que les paroles de Royal elle-même, les remarques de Mélenchon: Est-ce que cela signifie que si elle avait été élue, après les avoir promises, elle ne les aurait pas appliquées ?
La question n'est pas celle du mensonge, tout d'abord, mais de l'efficacité en communication politique. Royal, si on l'écoute vraiment, ne dit pas qu'elle pensait que le SMIC à 1500 brut dans cinq ans n'était pas souhaitable, mais que, puisque dans cinq ans le SMIC sera de toute façon à 1500 euros brut, qu'il était ridicule de le faire ainsi figurer dans le programme présidentiel. Que ce n'était pas de la bonne communication, parce que tout le monde le comprenait de travers: les smicards y voyait de la tiédeur, les bas salaires croyaient qu'ils allait être rattrapés par le SMIC, les autres voyaient une sorte d'utopisme socialiste en mal d'idées.
Il n'était donc pas du tout question de ne pas appliquer cette mesure : son défaut était qu'elle serait appliquée de toute façon.
Bref : ce n'était pas efficace, pour quelqu'un qui veut gagner une élection présidentielle. On ne peut plus gagner l'élection présidentielle en théorisant sur le capital et le prolétariat. Surtout quand le PCF n'existe plus et que les seules voix à chercher sont vers le centre...
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