19 mai 2007

Du cumul des mandats comme socle de la démocratie

François Fillon sera candidat à l'Assemblée Nationale, car : «le chef du gouvernement doit faire confirmer sa légitimité par le suffrage universel.» (Libération).

Il y a quelque chose de sarkozyste dans cette façon de s'exprimer sur le pouvoir. Notamment ce mot de légitimité qui revient encore.

Quand on décrypte la publicité, en général les points sur lesquels le publicitaire insiste le plus sont les points faibles du produit. On dit que quelque chose est nouveau justement quand c'est la même lessive que l'on vend depuis des années. Sarkozy comme candidat de la "rupture" en est un très bon exemple. Mais cette façon d'insister sur la légitimité est un peu plus complexe. Car, en réalité, personne ne dispute la légitimité du Président Sarkozy, ni celle de son gouvernement. Il a gagné l'élection, c'est bien lui le président. Il y a sûrement un élément dans les profondeurs du psyché présidentiel qui fait que Nicolas ne se sentira jamais tout à fait "à la hauteur", ce même élément qui le pousse à s'entourer d'hommes armés, mais je pense que cette fois l'explication est plus politique que psychologique.

La légitimité dont il s'agit, légitimité démocratique, ne peut qu'être celle qui justifiera des futures applications du pouvoir qui, elles, ne seront pas perçues comme étant démocratiques.

Il ne faut pas oublier que Sarkozy fut élu en promettant de restaurer l'Autorité. Voici ce qu'il a dit le soir de son triomphe :

Je veux réhabiliter le travail, l'autorité, la morale, le respect, le mérite. Je veux remettre à l'honneur la nation et l'identité nationale. Je veux rendre aux Français la fierté d'être Français. Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres.
Pour l'instant, les mots "ouverture" et "légitimité" ont la vedette, mais on peut être certain que "autorité" n'est pas si loin que cela.

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