Pour commencer, un peu de musique.
Je viens de regarder l'entretien des auteures de Femme fatale. Ce qui surprend, toujours dans cette histoire, que j'ai mentionnée l'autre jour déjà, c'est comment on peut être femme et machiste, féministe et machiste, voir ségoléniste et machiste. Car à entendre Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, elles sont plutôt pro-Royal. Elles dénoncent la misogynie dont Royal fut victime au PS et elles disent même (je ne sais plus laquelle des deux le dit, Bacqué sans doute) qu'avec une meilleure préparation, Royal aurait été « imbattable ».
D'accord. Mais alors, regardons le titre de leur livre, ou le titre du récent article d'Ariane Chemin dans Le Monde : Femme fatale et Ségolène Royal : l'insatiable ambition. Ce sont leurs éditeurs (masculins) qui leur imposent des titres racoleurs et complaisants ? Je n'ai pas lu le livre, mais il est clair que ce qui va rester dans les esprits, au-delà des histoires conjugales, c'est ce titre. Fatale pour qui ? Pour les hommes du PS, pour Hollande. Toujours ce même schéma : la femme qui sort de son rôle, de son régistre autorisé devient « Fatale » ou « insatiable ».
J'ose à peine imaginer quelle serait la réaction populaire et surtout médiatique à une femme politique avec un appétit de pouvoir comparable à celui qu'affiche avec tant de fièrté Nicolas Sarkozy.
Je continue à être surpris par la fréquence des réactions extrêment fortes à la personnalité même de Ségolène Royal. Je ne me souviens pas d'un personnage politique suscitant des rejets aussi catégoriques. Combien de fois n'ai-je pas entendu : « Ségolène Royal, je ne la supporte pas ». Il est parfaitement clair, pour moi, que de telles appréciations sont dues à une incapacité, aussi bien chez les femmes que chez les hommes, à admettre un tel bouleversement de l'ordre symbolique-politique-sexuel.
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