Un article déjà ancien (le 23 février, la préhistoire, quoi) sur Betapolitique, où Roman Pigenel comment l'intervention des "Spartacus" contre Ségolène Royal. Pour R. Pigenel, cette intervention réveillait plusieurs fantasmes politiques chère à la gauche, mais qui à mon avis concernent une bonne partie de l'électorat :
4) le culte de la compétence technocratique
(5) le rêve naïf du super-gouvernement d’union sacrée (antécédents historiques glorieux : Première guerre mondiale, gouvernement de la Résistance, plus récemment Allemagne de Merckel), rassemblant tous les « meilleurs » et relevant d’une arithmétique naïve (compétence de droite + compétence de gauche = deux fois plus de compétence). Largement de quoi faire frémir dans les chaumières … et doper les ventes des quotidiens.
J'inclus ici le premier juste pour rappeler à quel point ce meme de la compétence n'était pas un thème de campagne banal, mais plutôt un piège que la gauche s'est tendu pour elle-même, sachant qu'elle devait affronter l'ultra-compétent Sarkozy, ancien ministre des finances, de l'intérieur, et de l'impact médiatique.
Mais surtout, c'est le deuxième point qui me semble intéressant pour juger le supposé élan d'ouverture du gouvernement Sarkozy (il vaut mieux dire cela, plutôt que "gouvernement Fillon"). L'idée, souvent mise en avant par François Bayrou, d'ailleurs, que pour bien gouverner il suffit de prendre, un peu partout, le "plus compétents", signifie la fin de la politique. On revient à l'entretien d'embauche comme modèle démocratique. Tout le monde a raillé, à un moment ou à un autre, la Pensée Unique. Le culte de la compétence, c'est la Pensée Unique érigée en modèle politique, ou plutôt en remplacement de la Pensée Politique.
Même avec François Bayrou, un tel système, qui supprime les différences droite/gauche, aurait laissé un pouvoir (politique) énorme au président, étant celui qui décide qui est compétent, et, de façon finalement dissimulée, ce qu'on doit faire avec toutes ces compétences (question politique à nouveau, mais dont il ne faut rien dire).
Avec Sarkozy, c'est pire.
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